La Russie bat un nouveau record dans sa course à l’abîme vaccinal
Le centre Gamaleya développe des « conserves d’ARNm » pour de futures injections.
Original publié le 17 juillet 2023
Pour tout gouvernement à peu près sain d’esprit, la pandémie aurait dû être un « moment propice à l’apprentissage », et la leçon la plus importante à tirer de cette guerre contre la santé publique coordonnée à l'échelle mondiale serait sans doute la suivante : « Nous devrions probablement arrêter les frais avec ces injections génétiques, non ? »
Il est hélas de plus en plus évident que le gouvernement russe en a tiré des conclusions diamétralement opposées.
Les évangélistes russes de la vaccination veulent une « plateforme de vaccins à ARNm » afin de pouvoir « immuniser un patient souvent, beaucoup et longtemps ». Nous reviendrons sur ce commentaire dans un instant, mais il convient tout d’abord de rappeler le contexte.
Le Centre Gamaleya – censé être le cerveau responsable de la création du Spoutnik V – a annoncé la semaine dernière qu’il allait commencer les essais de phase I du FiloPan, un nouveau « vaccin » contre le virus Ebola.
« Le vaccin FiloPan utilise un adénovirus défectueux. Il est sans danger pour les humains, car il n’est pas capable de se multiplier dans le corps. Il insère un gène qui code la protéine Ebola, ou Marburg. On applique ici le même principe que celui utilisé pour la vaccination contre le COVID-19 », a déclaré Anatoli Altchtein, professeur au Centre Gamaleya, au journal Izvestia.
Maintenant, je vais expliquer pourquoi tout cela pose un grave problème.
Tout d’abord, l’image utilisée par Izvestia ne montre pas le FiloPan. Il s’agit d'une photographie de GamEvac et GamEvac-Combi, les vaccins contre Ebola qui ont été mis au point il y a près de dix ans et qui auraient servi de « plateforme génétique sûre et efficace » permettant la création au pas de charge de Spoutnik V.
La « formule éprouvée basée sur un vaccin Ebola approuvé » de Spoutnik V a fourni un slogan central à la propagande de Gamaleya, aussi bien qu’à celle du principal bailleur de fonds du médicament : le Fonds Russe d’Investissement Direct (sigle en anglais : RDIF).
PDG du RDIF et Young Global Leader du WEF, Kirill Dmitriev a déclaré à CNN en août 2020 : « Nous avons choisi l’approche la plus sûre, le produit a été largement testé non seulement maintenant, mais aussi dans le vaccin contre Ebola qui a été approuvé précédemment. »
Un mois plus tard, ce même Kirill écrivait dans une tribune pour RT.com : « La Russie a bénéficié de la modification pour le COVID-19 d’une plateforme vaccinale existante à deux vecteurs développée en 2015 pour la fièvre Ebola, qui a passé toutes les phases des essais cliniques et a été utilisée pour aider à vaincre l’épidémie d'Ebola en Afrique en 2017. »
Ces deux affirmations sont des mensonges hilarants, que le présent blog a déjà méticuleusement démystifiés. (La Guinée a été déclarée exempte d’Ebola en juin 2016 et l’est restée pendant près de cinq ans. Contrairement aux déclarations insensées de Dmitriev, il n’y avait pas d’épidémie d’Ebola à « vaincre » lorsque les scientifiques de Gamaleya sont arrivés en Guinée en 2017 pour commencer les tests à petite échelle de leur injection expérimentale, qui a été testée sur environ 2 000 Guinéens et n’a reçu qu’une autorisation d’utilisation d’urgence en Russie, où il y a évidemment énormément de cas d’Ebola).
L’agence TASS, citant le directeur de Gamaleya, Alexandre Gintsbourg, a rapporté en décembre 2020 que « le vaccin contre le coronavirus Spoutnik V, basé sur la même plateforme que celle utilisée pour développer le médicament contre Ebola, est susceptible de protéger l’organisme pendant deux ans ». (M. Gintsbourg a rapidement changé son fusil d’épaule, expliquant plus tard que les Russes auraient besoin d’un nombre « infini » de rappels semestriels pour se protéger du Virus).
Bien sûr, nous devons nous poser la question suivante : si l’injection originale russe contre le virus Ebola était si extraordinaire, et si c’est vraiment d’une plateforme « éprouvée » qui a donné naissance à Spoutnik V, pourquoi auriez-vous besoin de créer un nouveau vaccin contre Ebola ? POURQUOI ?
En outre, pourquoi M. Altchtein a-t-il omis de mentionner que Spoutnik V était prétendument basé sur un vaccin préexistant contre Ebola, et non l’inverse ?
Plus curieux encore : Gamaleya a reçu l’autorisation de commencer les tests de son « nouveau » vaccin contre Ebola en octobre 2022, mais n’a commencé que maintenant à injecter son FiloPan à 64 adultes volontaires.
Le registre russe d’autorisation des essais cliniques (en anglais : RCT) montre que les essais de phase I pour le FiloPan ont commencé le 10 octobre 2022 et doivent se terminer le 30 décembre 2023. Et maintenant, ils commencent les essais en ... juillet 2023 ? C’est un peu étrange.
J’ai idée que nous verrons d’autres bizarreries de ce genre dans un avenir très proche.
Dans une interview accordée en mai à la TASS (que j'avais ratée, mais que j’ai découverte en faisant des recherches pour le présent billet), le directeur adjoint de Gamaleya, Denis Logounov, a affirmé que le FiloPan avait été mis au point en 2017, lors des essais de phase I pour le GamEvac-Combi, et qu’il était apparemment resté sur une étagère quelque part. Bien sûr, pourquoi pas ?
Source : TASS
L’ensemble de l’entretien est une véritable révélation, mais voici mes passages préférés :
TASS : Les pays africains sont-ils intéressés par ces vaccins ?
Logounov : Nous sommes aujourd’hui en train de créer ce que l’on appelle la nourriture en conserve – la base des futurs vaccins. Il existe des agents pathogènes particulièrement dangereux qui peuvent constituer une menace à la fois en Afrique et dans la Fédération de Russie. Nous devons disposer d’un set de préparations vaccinales, pas nécessairement conçues en vue d’une production de masse, mais ayant passé les première et deuxième phases des essais cliniques, et qui puissent être rapidement introduites dans la pratique médicale si nécessaire.
[...]TASS : Pensez-vous qu’un vaccin [contre le VIH] puisse apparaître, étant donné la variabilité du virus ?
Logounov : Bien sûr, nous y pensons. Il est clair qu’au cours des 40 dernières années, les gens se sont mis martel en tête pour créer un vaccin, mais jusqu’à présent, cela n’a pas été très fructueux. En principe, il existe une certaine phénoménologie qui vous permet de vous y fier pour tenter de créer de nouvelles versions de préparations vaccinales. Par conséquent, nous devons continuer à créer des vaccins. C'est là qu’une plateforme de vaccins à ARNm peut être utile : elle permet d’immuniser un patient souvent, beaucoup et pour une longue durée, même avec des immunogènes faibles de cellules T. C’est là que cette technologie peut briller.
En résumé : Les plus fiables des experts russes en santé publique veulent des « conserves » génétiques qui puissent être données à la cuillère aux prolos en cas d’apparition de « pathogènes dangereux ». En outre, une plateforme d’ARNm peut « aider » à protéger la santé publique, car l’un des avantages des injections d’ARNm est qu’elles permettent « d’immuniser un patient souvent, beaucoup et pour longtemps ». C’est là que l’ARNm « brille ».
Tout cela, ce sont des nouvelles déjà anciennes, bien sûr, puisque Gamaleya a annoncé il y a près d’un an qu’il développait son propre vaccin COVID à ARNm (et d’ailleurs, pourquoi s’en inquiéter, du moment qu’on a des millions de doses inutilisées d’un clone sûr et efficace d’AstraZeneca qui pourrissent dans les entrepôts ?).
Source : TASS
Désolé de jouer les trouble-fête, mais il semble que le plan soit d’injecter tout le monde, partout et pour toujours. Faites confiance à la science.